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Analyse stratégique des réformes pour le bien-être animal ...(5)



s’occupent des petits de leurs semblables ou parfois même de ceux d’autres espèces, la plupart ne le font pas. Contraints de deviner si la vie d’un animal non apparenté susceptible d’exister ou non dans le futur compte pour un animal déjà existant,  nous devrions admettre que la probabilité est mince. Par conséquent, nous ne pouvons pas présumer que les animaux déjà existants sont désireux de sacrifier leurs vies ou leur bien-être pour des  animaux futurs.

14. Les animaux ne sont pas des objets


Sacrifier la vie ou le bien-être d’un animal en faveur d‘un autre animal, sans preuve que l’animal sacrifié consente à cet arrangement serait le traiter comme un objet par rapport à un autre animal. Traiter un animal comme un objet, comme un simple moyen au service d’une fin, par rapport à un autre animal n’est pas moins moralement répugnant que de traiter un animal comme un objet, ou comme un simple moyen au service d’une fin, par rapport à un humain.

15. Nuire est inévitable

Se rendre à une manifestation produit des gaz à effet de serre qui mettent en danger d’autres animaux que ceux que nous espérons aider. Entreprendre une action contre un type de cruauté envers les animaux prend toujours du temps qui aurait pu être attribué à lutter contre une autre forme de cruauté envers les animaux. Le temps consacré à certaines crises actuelles est du temps qui n’est pas consacré à des objectifs à long-terme et vice versa. Il n’est tout simplement pas possible de faire tout ce qui devrait être fait. Pas plus qu’il n’est possible de faire quoi que ce soit sans faire du mal involontairement à quelqu’un. D’où l’importance d’évaluer avec prudence les tactiques et les coopérations entre militants animalistes, y compris ceux qui se concentrent exclusivement sur la libération et ceux qui incluent dans leur travail, des efforts pour améliorer le bien-être des animaux.

16. Le bien-être animal est une composante de la libération animale

Les animaux aspirent à la liberté et au bien-être. Puisque les animaux devraient être les leaders de la libération animale et puisque les animaux déjà existants ont clairement exprimé le souhait d’être soulagés de leur propre souffrance, nous ne pouvons légitimement pas ignorer leur  bien-être  même si nous pensons que l’objectif primordial est la libération ultime des animaux. En raison de la fonction évolutionnaire de la douleur comme signal d’alarme, les souffrances aiguës tendent à occulter toute autre considération. Les animaux en grande souffrance veulent, sans l’ombre d’un doute, être soulagés de celle-ci plus que toute autre chose. Si les souffrances aiguës des animaux déjà existants peuvent être soulagées, alors nous devons le faire - ou, en tout cas, nous ne devons pas interférer avec ceux qui essaient de le faire - à moins d’être certains que les moyens employés pour y arriver nuiront à d’autres animaux déjà existants. Si ces moyens sont  susceptibles de nuire à d’autres animaux déjà existants, il devient nécessaire d'évaluer les probabilités afin de prendre des décisions éthiques. Nous ne pouvons pas refuser de soulager les souffrances d’animaux déjà existants - et certainement pas interférer avec ceux qui le font  - au nom d’éventuels futurs animaux en faveur desquels les animaux déjà existants n’ont pas consenti à être sacrifiés. Qu’un projet donné pour améliorer le bien-être puisse ou non le faire sans nuire et qu’il puisse ou non être une composante d’une stratégie à long terme pour la libération animale ne peut être établi que par l’analyse de ce projet.


Méthode d’analyse

En employant la méthode en dix étapes qui suit, concentrez-vous sur les résultats les plus probables, directs et mesurables. Si vous devez spéculer sur des questions que ne viennent éclairer aucun fait significatif, faites-le de manière responsable, en évitant les conclusions hâtives basées sur la seule théorie.

1. Pensez à l’animal

Réfléchissez aux caractéristiques physiques et physiologiques des animaux, en particulier à celles qui sont en rapport avec le type de cruauté que la réforme proposée cherche à éliminer ou atténuer. Imaginez un individu de cette espèce. Que vous dirait-il si vous pouviez communiquer ?  Si vous n’avez pas les connaissances suffisantes pour le faire, consultez des personnes qui ont une connaissance approfondie de ces animaux issue d’une expérience directe avec eux - mais qui n’ont pas cherché à les exploiter (par ex. des personnes qui travaillent dans des sanctuaires destinés à ces animaux et non des éleveurs qui prétendent connaître les animaux qu’ils exploitent.)

2. Evaluez la souffrance que la réforme est supposée soulager

Evaluez l’effet qu’ont, sur le type d’animal concerné,  les pratiques que la réforme cherche à interdire ou à réglementer, en pensant non seulement aux souffrances physiques que ces pratiques causent à l’animal mais aussi à l’impact spécifique que ce genre de contrainte, de privation ou  d’agression a sur lui (par ex. un canard est  encore plus perturbé que d’autres oiseaux par le manque d’eau).

 3. Que disent les animaux eux-mêmes sur cette souffrance ?

Même s’il paraît  évident que les animaux détestent cette souffrance et veulent qu’elle cesse, prenez le temps de vous rappeler comment les animaux expriment leur détresse et essaient d’y mettre un terme. Si vous n’êtes pas sûr de le savoir, référez-vous à ce qu’on rapporté des personnes ayant été témoins de cette souffrance, comme les militants qui sont allés dans des élevages industriels ou des laboratoires de vivisection pour recueillir des informations et/ou pour les libérer des animaux.